Rana Raouda, « magicienne de l’âme »
C’est à Morges, tout près de Lausanne, que l’artiste a cette fois choisi de tendre ses toiles. Que le galeriste Patrick Vollmar raconte à sa manière.
Toujours en quête de lumière, Rana Raouda présente à la galerie ArtLoft à Morges, près de Lausanne, une série d’œuvres réalisées sur différents types de support. Le temps d’une exposition aussi lumineuse qu’intimiste qui se déroule jusqu’au 29 février et qui rencontre un public enchanté et emporté par les lucarnes ouvertes de l’artiste. De quoi réjouir Patrick Vollmar, artiste-peintre et gérant comblé de la galerie, qui nous raconte son voyage dans les œuvres de l’artiste.
Comment avez-vous découvert le travail de Rana Raouda ?
Nous étions deux artistes à visiter le Montreux Art Gallery, Salon d’art contemporain. Après une visite de 4 000 mètres carrés, en mode balayage – j’aime, j’aime pas – et de manière séparée, nous nous sommes retrouvés à découvrir le coup de cœur de l’autre, le même, en la personne de Rana Raouda. Il fut instantané, comme une évidence. Il aura fallu huit ans de travail, de préparatifs et d’attente pour mettre sur pied cette superbe exposition.
Qu’avez-vous voulu mettre en avant, une part de divin ?
Absolument. Le travail de Rana s’élève dans une spiritualité certaine. Son œuvre se dirige vers l’art sacré.
Vous dites qu’elle est une magicienne de l’âme.
Pourquoi ?
Lors des préparatifs, j’ai très vite réalisé que se dégage de ses œuvres une magie qui ressource l’esprit et nos âmes. Elle possède une technicité qui, en tant qu’artiste, m’époustoufle. Elle nous fait rêver.
Un mot sur les supports utilisés ?
La cimaise de Rana Raouda comprend des toiles marouflées ou libres, façon tapisserie, quelques canevas sur toile ou encore des œuvres sur bois ou sur papier cartonné, ce « papier fait main avec amour », comme elle me l’a expliqué (rires).
Comment est accueillie cette exposition ?
Nombre d’artistes trouvent, comme moi, que le travail de Rana Raouda est unique. Les amateurs d’art savent, eux, qu’ils vont pouvoir découvrir des œuvres de collection, surtout lorsque l’on pense au parcours professionnel de Rana, débuté il y a 32 ans… Le temps nécessaire aujourd’hui à la création d’une œuvre, pour reprendre ses propres termes (rires). Quant aux visiteurs de la galerie, ils sont enchantés par les couleurs, les profondeurs, les mélanges, les formats, la force et bien sûr la technique de l’artiste.
Et vous, qu’est-ce qui vous touche ?
Pour commencer, c’est sa personne. Nous sommes en phase et la parole est superflue. Tout me touche dans son travail. J’ai eu le privilège d’avoir les œuvres un mois avant le vernissage et en ai profité pour observer tranquillement chacune et avoir une, puis deux lectures. En les admirant, j’ai pu découvrir que les toiles communiquent et nous transmettent un message fort. Je suis le plus heureux des galeristes.
Quel regard portez-vous sur le Liban à travers cette exposition ?
Je le découvre à travers des pâtisseries, des articles sur l’art au Liban, des histoires que Rana me raconte sur son pays. Les soutiens reçus pendant les préparatifs, dont celui du chargé d’affaires à Berne, m’ont fait découvrir l’hospitalité et l’ouverture des Libanais en Suisse.